Alors qu’il entame sa deuxième année dans le costume blindé de Batman, Bruce Wayne se confronte à un ennemi retors et brutal. Entraîné dans une enquête tortueuse, le héros va devoir se confronter aux mystères de sa propre famille, au sein d’une ville de Gotham rongée par la corruption et le crime organisé.
Réalisateur de Cloverfield et des deux derniers films de la saga de La Planète des Singes, Matt Reeves reprend le flambeau tenu avant lui par Tim Burton, Joel Schumacher, Christopher Nolan et Zack Snyder, pour nous gratifier d’un Batman encore plus torturé.
Le chevalier torturé
Hanté par la mort de ses parents deux décennies plus tôt, le jeune Bruce Wayne hante les rues de Gotham City tout de noir vêtu. Rythmé par les notes lancinantes du Something in the Way de Nirvana, ses errances le mènent tout droit face au Riddler, un individu sévèrement dérangé, adepte des meurtres brutaux, mais également aux côtés d’une justicière (Catwoman) elle aussi engagée dans une croisade contre un chef mafieux.
Jouant sur plusieurs tableaux, The Batman permet au personnage créé par Bill Finger et Bob Kane de redevenir un véritable détective. Ce que tous les films précédents avaient plus ou moins éludé.
Ici marqué par son intelligence et son sens aigu de la déduction, Batman se sert tout autant de sa force que de son cerveau.
Ainsi, ce nouveau film mise forcément moins sur l’action. Cette dernière étant en plus diluée par la durée (presque 3 heures). Plutôt redondant dans sa progression, The Batman souffre de défauts d’écriture regrettables et de baisses de régime trop fréquentes. Avec une bonne heure en moins, le film aurait à n’en pas douter gagné en intensité.
De Twilight à Batman
C’est d’autant plus dommage que dans le costume du chevalier noir, Robert Pattinson parvient à convaincre. Surtout en Batman d’ailleurs, tant son Bruce Wayne ne bénéficie pas lui non plus, à l’instar de bien des personnages secondaires, d’une partition suffisante pour briller. Seul Jeffrey Wright, le nouveau Jim Gordon, s’en sort avec les honneurs.
Zoë Kravitz fait quant à elle une excellente Catwoman, mais son personnage donne l’impression de flotter au-dessus de l’intrigue, alors que Paul Dano en fait des tonnes en Riddler et que Colin Farrell, méconnaissable en Pingouin, est excellent mais occupe trop peu de place. Il en va de même d’Alfred, qui doit apparaître environ 15 minutes sur 3 heures de film.
Finalement, The Batman souffre d’un gros problème d’équilibre et peine à vraiment affirmer ses choix. Louable dans ses intentions de vouloir proposer quelque chose de neuf, il se perd en conjonctures et s’égare à plusieurs reprises.
Heureusement, derrière la caméra, Matt Reeves s’en tire avec les honneurs, car mise en scène, pleine d’ampleur, s’avère intensive et incarnée. Il en va de même des (trop rares) scènes d’action, qui ne déçoivent pas non plus.