Inconsolable suite à la mort de son fils, Geppetto, un menuisier italien, décide de façonner dans le bois une marionnette de petit garçon. Contre toute-attente, celle-ci prend vie quand une fée décide d’apporter un peu de réconfort au vieil homme…
Nouvelle adaptation des Aventures de Pinocchio de Carlo Collodi, Pinocchio arrive sur les écrans quelques semaines à peine après la version live du classique Disney (portée par Tom Hanks). Un nouveau film réalisé en stop motion par le maître Guillermo del Toro.
Il était une fois Pinocchio
Projet de longue haleine, Pinocchio porte la marque de son auteur, le cinéaste mexicain Guillermo del Toro. Car plutôt que de marcher sur les traces de ses prédécesseurs, comme Walt Disney, le réalisateur, ici épaulé de Mark Gustafson, a carrément décidé de réécrire le célèbre conte. Alors bien sûr, les fondamentaux sont là : Pinocchio en premier lieu, est relativement fidèle au récit d’origine, tout comme Geppetto et Sebastian J. Cricket (si ce n’est que le guide spirituel de Pinocchio change un peu de nom). La bonne fée en revanche, a fait l’objet d’un lifting complet, tout comme le récit, qui prend place dans l’Italie fasciste et qui se montre à la fois curieusement plus réaliste, même si les éléments fantastiques sont bien évidemment nombreux. On notera par exemple l’absence du passage dans lequel Pinocchio et les enfants sont transformés en ânes mais la baleine en revanche, elle aussi transformée, est toujours là.
Relecture fantastique
Sous couvert d’une histoire qu’on pense tous connaître par cœur, Guillermo del Toro disserte avec beaucoup d’émotion sur la vie et la mort mais aussi sur l’absurdité de la guerre. Les relations père-fils sont bien évidemment au cœur du récit, alors que celui-ci progresse au rythme de moult péripéties aussi spectaculaires que souvent émouvantes. Mais Pinocchio est aussi un authentique tour de force technique.
Réalisé à l’ancienne, avec des figurines animées image par image (on parle ici de stop-motion, soit le même procédé que L’étrange Noël de monsieur Jack), ce film aux forts accents crépusculaires, parvient également à toucher en plein cœur grâce à la beauté de ses images. Les ruelles de la petite ville italienne, les séquences d’action, les designs des personnages, tout ici est sujet à l’émerveillement même si au fond, Pinocchio est aussi beaucoup plus sombre que les autres versions animées.
Au final, ce nouveau Pinocchio ressemble tout autant au Pinocchio original qu’au livre de Mary Shelley, Frankenstein. Les deux œuvres abordant des thématiques similaires en racontant l’histoire d’un enfant différent catapulté dans un monde parfois impitoyable. Si ce n’est que Pinocchio est bien sûr beaucoup plus bienveillant. Un personnage au centre d’un film certes un peu long mais à n’en pas douter réussi.
L’introduction, déchirante et la conclusion, formidable, justifient à elles seules le visionnage. Un beau cadeau de Noël de la part de Guillermo del Toro qui, après avoir débuté l’année avec son chef-d’œuvre Nightmare Alley, la termine avec ce merveilleux film d’animation résolument pas comme les autres.
À voir dès maintenant sur Netflix.