Un réalisateur de seconde zone est embauché pour tourner un film de zombie, en direct, dans des conditions plutôt insolites. Rapidement les choses tournent au vinaigre quand de véritables morts-vivants viennent mettre leur grain de sel…
Célébré dans le monde entier pour The Artist, adulé par les fans de comédie grâce à ses deux volets d’OSS 117, Michel Hazanavicius revient à la comédie pure et dure après plusieurs films plus « sérieux » et réalise avec Coupez !, un remake du film japonais Ne coupez pas !.
Zombie or not zombie
Le début de Coupez ! s’avère plutôt déconcertant : un cinéaste un peu fou dirige (mal) ses acteurs au sein d’un décorum vieillot, à grand renfort d’effets spéciaux ratés pour orchestrer une sombre histoire de morts-vivants.
Très vite, de vrais zombies s’invitent à la fête et le film s’enlise dans une succession de vannes tour à tour loupées ou gênantes. Filmée en plan-séquence, cette longue introduction de 32 minutes à de quoi étonner. Pourtant, il est recommandé de s’accrocher car, par la suite, le film prend tout son sens et s’impose sans mal comme l’une des meilleures comédies produites ces dernières années en France (et partout ailleurs à vrai dire).
La classe japonaise
Garant d’un humour qui peut sombrer dans le graveleux mais aussi des jeux de mots génialement décalés, Michel Hazanavicius renoue avec la verve du cultissime Le Grand Détournement, l’un de ses premiers coup d’éclat, mais aussi avec celle d’OSS 117.
Si ce n’est que Coupez ! s’avère à bien des égards encore plus audacieux que tout ce que le réalisateur a pu réaliser auparavant.
Véritable déclaration d’amour au cinéma et à la manière de faire des films, qu’ils soient bons ou non, son nouveau long métrage est aussi exigeant dans sa première moitié que flamboyant dans sa seconde.
Courageux en permanence, osant tout, Michel Hazanavicius fonce dans le tas des conventions et convoque aussi bien des images très gores que des séquences plus émouvantes, dans un ensemble étonnement harmonieux. Car oui, si Coupez ! fait rire (beaucoup), il sait aussi émouvoir.