Susana, mannequin très populaire, vit à Paris. Un jour, alors qu’elle s’apprête à signer un important contrat, la jeune femme est appelée au chevet de sa grand-mère à Madrid. À la suite d’une attaque cardio-vasculaire, cette dernière ne parle plus. Sur place, Susana se rend également vite compte que le comportement de son aïeule a beaucoup changé. Au point de susciter la peur…
Devenu célèbre grâce à [Rec], réalisé en collaboration avec son compatriote Jaume Balagueró, Paco Plaza est de retour aux affaires en solo avec Abuela. Un film curieux à bien des niveaux, original et effrayant, loin des clichés du genre.
Garde malade
Abuela débute par une séquence qui nous donne un indice probant quant aux véritables intentions de la grand-mère qui va donner du fil à retordre à l’héroïne. En éventant d’emblée le mystère, Paco Plaza a donc pris un risque majeur.
Pourtant, au final, sa stratégie fonctionne, tant le fait de savoir de quoi il retourne plus ou moins, encourage l’émergence d’une peur sourde bien plus solide que celle qui tient à quelques sursauts bons marché et autres effets de manche usés jusqu’à la corde.
L’Espagne, l’autre pays de l’horreur
Artisan d’un genre ayant contribué à placer l’Espagne au premier plan sur la carte mondiale du cinéma d’épouvante, Paco Plaza met une nouvelle fois en avant un savoir-faire certain quand il s’agit de faire flipper son prochain.
À contre-courant des productions américaines récentes, bien décidé à offrir un divertissement original et audacieux, quitte à parfois se perdre en digressions pas toujours utiles, le réalisateur réussit brillamment son coup.
Bien sûr, le simple fait qu’Abuela n’emprunte pas des chemins balisés saura à n’en pas douter décontenancer une partie des spectateurs, mais il y a fort à parier que ceux qui accrocheront à la démarche resteront scotchés à leur fauteuil jusqu’à la fin.
Ancêtre revanchard
Si Abuela parvient donc à encourager les frissons, et c’est bien le principal quand on parle d’un film d’horreur, il se paye également le luxe de disserter sur la vieillesse et plus précisément sur le sort des personnes âgées dans la société. Un sous-propos travaillé et pertinent qui confère à l’ensemble une âme ainsi qu’une certaine substance.
De quoi faire d’Abuela un film très recommandable !