En partie tourné dans la vallée de la Dordogne mais aussi en région parisienne, Le Dernier Duel est une fresque chevaleresque comme on n’en voit trop peu ces dernières années. Pour Yvon, c’est un nouveau coup de maître de la part d’un réalisateur qui à 83 ans, ne lâche décidément rien !
Le Dernier Duel raconte l’histoire vraie de Jean de Carrouges, un chevalier français qui, lorsqu’il apprit que sa femme avait été violée par l’écuyer Jacques Le Gris, décida de provoquer ce dernier lors d’un duel judiciaire.
Co-écrit par Matt Damon, Ben Affleck et Nicole Holofcener, Le Dernier Duel donne l’opportunité à Ridley Scott de non seulement envoyer du lourd au niveau des scènes de bataille, renouant avec la fougue qui a contribué à façonner sa légende, mais aussi de livrer une réflexion profondément pertinente sur la place des femmes dans la société.
Il était une fois en France
Découpé en trios partie, Le Dernier Duel s’intéresse successivement au point des vue des trois personnages principaux concernant un seul et même événement. Une astuce particulièrement pertinente quand il s’agit de mettre en exergue les thématiques que le récit entend illustrer concernant le combat de cette femme bafouée et brutalisée, aux prises avec des hommes de pouvoir qui ne semblent s’intéresser qu’à leur réputation et à leurs richesses.
Ridley Scott fonce dans la mêlée
Pour autant, si Le Dernier Duel s’apparente à bien des égards à un drame tragique, touchant et nuancé, il offre aussi du grand spectacle. Au cœur d’une impressionnante reconstitution, qui exploite donc notamment les châteaux de la vallée de la Dordogne, Ridley Scott convoque les codes des films de chevaliers d’antan et orchestre des combats aussi sauvages qu’impitoyables, où le sang, la sueur et les larmes coulent de concert au milieu de mêlées mortelles à plus d’un titre.
Petite histoire dans la grande Histoire de France, Le Dernier Duel fait valoir de sérieux arguments mais ne se contente jamais de suivre un cahier des charges prévisible. Très moderne dans sa façon d’entrevoir son récit, méticuleux, faisant preuve d’un sens du détail hallucinant, Ridley Scott sait de plus mettre en valeur ses formidables acteurs.
Dans des rôles principaux, Matt Damon et Adam Driver, solides comme rarement, font face à l’impressionnante Jodie Comer, la révélation de la série TV Killing Eve. Une distribution parfaitement exploitée pour un film impitoyable à plus d’un titre. Du grand cinéma !