Deux explorateurs urbains plongent dans les profondeurs d’un lac du sud de la France afin d’explorer une maison totalement submergée. Une bâtisse en proie à des forces obscures…
Julien Maury et Alexandre Bustillo ne sont pas nés de la dernière pluie. Ce sont deux réalisateurs auxquels on doit des films comme À l’intérieur ou Livide, et qui continuent de creuser le sillon d’une horreur viscérale en nous proposant un film de maison hantée pour le moins original.
Car la « maison profonde » du titre, se trouve non pas dans une forêt sombre mais au fond de l’eau. Un concept qui, mine de rien, fait toute la différence ! Surtout qu’ici, les deux réalisateurs sont complètement parvenus à donner du corps à leurs idées.
Horreur made in France
Si toute l’introduction du film a donné l’occasion à l’équipe de tournage de visiter la région du Sidobre, dans le sud-ouest de la France, c’est en Belgique, au sein de studios équipés d’un gigantesque bassin, que Bustillo et Maury ont reconstitué l’étonnante maison sous marine au centre de l’histoire.
Un travail de titan qui à l’écran, se traduit par une exploration qui brille avant tout par son sens du détail. Les personnages progressent au sein de ce décorum de plus en plus flippant, alors que dans l’ombre, des spectres guettent. Remarquablement construit, Deep House s’avère vite effrayant sans pour autant faire appel à des sursauts bon marché (les fameux jump scares), grâce à une mise en scène très immersive.
Plongée fatale
Redoutable d’efficacité, ce film angoissant ne cherche pour autant pas à esquiver les clichés du genre qui ici, répondent (presque) tous présents. Cela dit, les clichés en question sont à la fois compris et remarquablement détournés pour servir le propos général. Finalement, seuls les personnages semblent un peu transparents. Mais heureusement, cela n’impacte en rien la puissance de ce long-métrage au concept inédit, à voir de préférence en salle pour pleinement profiter de l’expérience.
Il n’est donc pas exagéré d’affirmer que cela faisait bien longtemps que le cinéma français ne nous avait pas offert un tel film, à la fois visuellement abouti et équilibré, dont la principale qualité est assurément de faire peur.