À Paris, un tueur à gages pourtant méticuleux, rate sa cible. Dès lors, ses commanditaires se retourne contre lui. De quoi réveiller chez cet homme implacable un puissant désir de vengeance…
David Fincher poursuit sa carrière sur Netflix avec The Killer et revient ainsi aux fondamentaux de son cinéma. Un film prodigieux, aussi précis que redoutable, à découvrir sans tarder !
Un maître à l’œuvre
À première vue, The Killer est un thriller plutôt simple : un tueur à gages cherche à se venger de ses employeurs et remonte ainsi la chaîne de commandement pour retrouver la tranquillité. Rien de révolutionnaire dans l’histoire du film par ailleurs adapté de la bande dessinée française de Matz et Luc Jacamon. Pourtant, David Fincher parvient à nous surprendre…
C’est au terme d’une introduction lancinante que démarre la chasse du tueur incarné avec une classe certaine par Michael Fassbender. Sa traque le menant aux quatre coins du monde, où il retrouve des individus qu’il connaît ou ne connaît pas, pour se faire justice, à sa façon. Pendant ce temps, David Fincher, tout autant intéressé par la vengeance en question que par les motivations et les états d’âme de son anti-héros, tisse une intrigue beaucoup plus profonde qu’elle n’en a l’air.
Assassin pris pour cible
Loin de céder aux clichés du genre, The Killer prend donc son temps pour nous permettre de comprendre le personnage principal et ses motivations. Pour autant, jamais celui-ci ne cherche à s’attirer la sympathie des spectateurs. Ambivalent, il se livre à travers une voix off quasiment omniprésente. Un stratagème qui permet à David Fincher de nous livrer une réflexion sur l’état de la société. Son tueur étant un homme du passé qui n’accepte pas le monde moderne mais qui le comprend, tout en sachant en utiliser les travers quand les circonstances l’exigent.
Toujours garant d’un cinéma précis et généreux, à sa façon, Fincher démontre encore une fois d’un savoir-faire spectaculaire. Avec son montage millimétré, sa bande-son enveloppante, riche en morceaux du groupe The Smiths, ses acteurs habités et sa photographie qui évoque tout autant Fight Club que Panic Room, le virtuose offre à sa filmographie un nouveau sommet.
Un seul regret ? Dommage que The Killer ne soit pas sorti en salle…
Image : Netflix