En 2065, alors qu’une intelligence artificielle extrêmement développée a transformé Los Angeles en champs de ruines, un ancien agent des forces spéciales est dépêché en Asie, où les IA se sont retranchées, afin de détruire une arme potentiellement dévastatrice et de tuer le Créateur, un mystérieux individu que les États-Unis tiennent pour responsable du chaos.
Porté par Gareth Edwards (Rogue One : A Star Wars Story, Godzilla, Monsters), The Creator s’impose sans mal comme l’un des meilleurs films de science-fiction de ces dernières années. Une œuvre mature, complexe mais fluide, parfaitement en phase avec son époque.
Le jugement dernier
The Creator, avec son histoire focalisée sur une forme d’intelligence artificielle extrêmement développée, évoque tout un pan du cinéma de science-fiction et peut ainsi rappeler des œuvres fondatrices comme Terminator ou même Frankenstein. Questionnant le rôle du créateur face à sa création mais aussi la place de plus plus prépondérante de l’AI dans nos vies, le nouveau film de Gareth Edwards trouve également le moyen de distiller un discours politique et social des plus pertinents.
Impérialisme 2.0
En faisant des États-Unis le pays à la tête de la chasse contre les IA, qui sont donc désignées d’office comme les ennemis à abattre, The Creator fait bien sûr référence au rôle qu’a joué le pays de l’oncle Sam dans des conflits comme la guerre du Vietnam, la guerre en Irak et bien sûr les guerres indiennes. Si ce n’est qu’ici, l’antagoniste est artificiel et donc non-humain. La réflexion qui se dessine alors interroge non seulement les dérives que peuvent encourager les IA mais aussi notre capacité à accepter le changement et ses répercutions. Le tout au cœur d’un film remarquable en tous points, qui s’il ne brille pas spécialement par son originalité, se distingue en revanche par son exigence.
Nouvelle référence ?
Dans le rôle principal, John David Washington (le fils de Denzel Washington, déjà vu dans la série Ballers et dans Tenet) livre une prestation pleine de nuances, faisant écho aux thématiques abordées par un scénario travaillé et malin. Intelligent car sans cesse focalisé sur ses personnages, sur leur évolution et sur la portée de son discours, The Creator réussit tout aussi bien à imposer un spectacle grandiose, traversé de vignettes évocatrices. À la mise en scène, Gareth Edwards fait à nouveau montre d’un savoir-faire remarquable, bien épaulé par une superbe photographie. De quoi faire de sa nouvelle livraison un film très recommandable. Un film original (qui n’est ni une suite, ni un remake, ni une adaptation) à découvrir au cinéma.
Image : 20th Century Studios, Regency Enterprises, Entertanment One.