R. M. Renfield sert le comte Dracula depuis près d’un siècle. Un travail éreintant que le jeune homme a de plus en plus de mal à supporter, en raison de l’attitude de son célèbre patron. Au point de chercher à tout prix à se défaire de l’emprise du vampire. Mais Dracula ne l’entend pas de cette oreille…
Troisième film du réalisateur de l’excellent Lego Batman, Renfield plante ses crocs dans la légende de Dracula pour nous gratifier d’un récit certes riche en hémoglobine mais aussi furieusement drôle et décalé.
Nicolas Cage montre les dents
Imaginée par Robert Kirkman, l’un des artisans du comics The Walking Dead, d’après le célèbre roman de Bram Stoker, Renfield exploite à son tour (après d’innombrables longs métrages) la figure de Dracula au cœur d’une histoire farfelue au possible et, il faut bien le dire, absolument hilarante. Car ne vous attendez pas à voir ici un pur film d’horreur. Dès le début, avec sa superbe introduction en noir et blanc, qui à elle seule, rend hommage aux Dracula du studio mythique de la Hammer, le long métrage donne dans la fantaisie et le second degré. Dracula à lui seul, incarné par un Nicolas Cage ne très grande forme, incarnant par ailleurs cette volonté de mixer les genres pour mieux jouer la carte du délire sanguinolent qui jamais ne se prend au sérieux.
Il était une fois Dracula
Réinventé mais pourtant très respectueux, d’une certaine façon, de l’image que l’on s’en fait, le Dracula de Nicolas Cage répond ici à Renfield, son fidèle serviteur, interprété par le très bon Nicholas Hoult. Un personnage secondaire du livre de Bram Stoker qui devient le héros d’un récit sauvage, mené à un rythmé effréné par un metteur en scène en pleine possession de son art. Car au fond, malgré son histoire assez convenue et les raccourcis de son scenario, Renfield gagne véritablement ses gallons quand il assume pleinement son statut de série B totalement décomplexée.
Du début à la fin, le film fonce dans le tas, au propre comme au figuré, au fil de scènes toutes plus réussies les unes que les autres. Les meilleures étant néanmoins celles dans lesquelles s’illustre le génie Nicolas Cage, qui ici retrouve par ailleurs des canines acérées 34 ans après son interprétation lunaire dans la comédie Embrasse-moi vampire. Les deux films ont par ailleurs ce point commun : ici, c’est le fantasque qui prime avant l’horreur pure.
Image : Skybound Entertainment/Universal Pictures