Une famille touchée par le deuil devient la cible du croque-mitaine, une entité diabolique qui se cache dans l’obscurité…
Adaptation très libre d’une nouvelle de Stephen King publiée en 1978 dans le recueil Danse Macabre, Le Croque-Mitaine ne réinvente pas la peur au cinéma mais s’avère d’une efficacité redoutable.
Dans le noir, personne ne vous voit frissonner
Très originale, dans le style des fameuses histoires publiées aux États-Unis dans des comics comme Tales from the Crypt, la nouvelle Le Croque-Mitaine de Stephen King se démarquait notamment grâce à son terrifiant retournement de situation final. Un aspect qu’élude totalement le film de Rob Savage. Long métrage qui s’éloigne d’ailleurs très rapidement de son modèle pour raconter une histoire beaucoup plus conventionnelle. Un aspect que remarqueront à n’en pas douter les fans de Stephen King mais qui ne devrait pas beaucoup gêner les autres tant Le Croque-Mitaine brille avant tout par sa propension à instaurer une peur tangible.
Monstre dans le placard
Deux sœurs combattent un monstre qui se cache dans les recoins les plus sombres de leur maison. Classique. Pourtant, dès le début, Le Croque-Mitaine parvient à sortir du lot en refusant certains des clichés les plus usés du cinéma horrifique comme les fameux sursauts faciles et opportunistes. À la place, le metteur en scène Rob Savage, qui fait montre d’un solide savoir-faire, instaure une atmosphère propice à l’émergence d’une peur durable. Ainsi, les quarante premières minutes sont d’une efficacité redoutable et tant pis si le scénario, contrairement à la réalisation, n’a rien de vraiment original.
Clichés et frissons
Si d’un côté le film s’impose facilement comme l’un des plus convaincants dans sa catégorie, il pêche donc par un excès de prudence au niveau de son récit. Porté par des personnages convaincants et solidement campés par d’excellents acteurs, Le Croque-Mitaine ne surprend pas vraiment mais remplit sa part du contrat grâce à une atmosphère très immersive. En d’autres termes, il suffit de se laisser aller, dans l’intimité d’une salle obscure, pour se retrouver aux côtés des protagonistes, face à ce monstre dont l’apparence n’est dévoilée qu’à la fin, au cours d’une conclusion là encore balisée mais efficaces.
Image : 21 Laps Entertainment/20th Century Studios/NeoReel