Un jeune professeur sans histoire est convoqué afin de devenir juré lors du procès d’un homme accusé du meurtre de sa petite-amie. Rapidement, le juré s’aperçoit que les faits qui sont reprochés à l’accusé ont un rapport avec lui…
Largement vendu comme le (possible) dernier film de Clint Eastwood, qui pour rappel, a fêté ses 94 ans en 2024, Juré n° 2 est l’un des événements cinéma de cette fin d’année. Un thriller redoutable comme on les aime, qui joue autant avec nos nerfs qu’avec une certaine ambiguïté.
Sur le banc des accusés
3 ans après Cry Macho, qu’il avait non seulement réalisé mais dans lequel il jouait, Clint Eastwood, l’un des derniers géants de l’âge d’or d’Hollywood, revient très en forme avec un thriller à l’ancienne. Un film dans lequel il ne joue pas, porté par les performances solides de Nicholas Hoult et Toni Collette (qui se retrouvent 22 ans après Pour un garçon), construit autour d’une histoire imaginée par Jonathan Abrams. Dans Juré n° 2 où Clint Eastwood laisse parler ses obsessions, brandissant à la face de l’Amérique un miroir déformant pour mieux disserter sur des thématiques fortes comme la culpabilité et la morale.
Efficace et concis
Juré n° 2 surprend rapidement par sa propension à rapidement aller à l’essentiel. S’il ressemble bel et bien à un film de Clint Eastwood en affichant un certain académisme (ce n’est pas un reproche, loin s’en faut), le film sait raconter son histoire avec une vraie efficacité pour sans cesse essayer de nous surprendre alors que le suspense monte en flèche.
Faisant référence à des classiques comme Douze hommes en colère de Sidney Lumet, Juré n° 2 adopte les codes des films de procès (un genre à part entière) et sans chercher à forcément les détourner, sait se les approprier. Toujours prompts à livrer des discours intéressants dans ses œuvres, Clint Eastwood fait ici mouche en questionnant la morale américaine, notamment en la mettant face à ses contradictions.
Magnifiquement réalisé, écrit et interprété, Juré n° 2 s’impose ainsi sans mal comme l’un des meilleurs films de l’année mais aussi l’un des plus puissants de son réalisateur. Ce qui, vu la filmographie de ce dernier, veut vraiment dire quelque chose.
Image : Warner Bros. France